Bio
Né en 67, Yash Godebski a vécu son enfance dans le sud de la France, entre Uzès et Nîmes. Avec un père sculpteur et un grand-père peintre… il commence à dessiner très tôt en s'inspirant de bandes dessinées ( Franquin, Lambil, et plus tard, Giraud-Moêbius, Loisel, Bilal...). Son bac en poche , il monte à Paris et fait ses études à l'atelier Met de Penningen (ESAG), ou il se forge une culture plus graphique et picturale.
Il devient graphiste dans une agence, accède en trois ans à la direction artistique tout en continuant à dessiner et peindre ( portraits, commandes... ) en s'intéressant à la tauromachie ( sol y sombra ) et aux travaux de M.C Escher avec ses perspectives et points de vues surréalistes . Il commence à exposer son travail .
A 25 ans, il démissionne et décide de se consacrer entièrement à sa peinture. Avec le concours de souscripteurs privés, il relève le pari fou d'un marathon peinture : cent toiles en un mois. Ce rythme intensif ( 4 par jour ) l'oblige à développer le coté intuitif des dessins et de la couleur par la rapidité d'exécution . La performance réalisée avec son frère également peintre ( 100 chacun ) donne lieux à une exposition qui est un succès . Il vit alors de sa peinture, mais sans galerie ni marchand , il imagine et réalise ses propres expositions en détournant des lieux de leur destination, notamment les expositions "bail à céder" où il investit des locaux, et boutiques en cessation de bail.
Thèmes figuratifs puisés dans des moments de vie , Yash Godebski peint de mémoire sans référent photo. Grâce à sa maitrise de la perspective, Il emprunte au cinéma ses cadrages et profondeur de champs, sans toutefois tomber dans l'hyperréalisme. Sa démarche, parfois ses sujets, n'est pas sans rappeler le travail d'un Hopper par l'ambiance qu'il s'en dégage.
Dominée par le couple lumière et perspectives, sa peinture peut être vue sous un angle d'oppositions. Au combat ombre et lumière répond d'extravagantes perspectives (plongée et contre-plongée). Impression d'immobilité dans des compositions dynamiques, d'une froide solitude écrasée de couleurs festives. Oppositions aussi des thèmes : Sud, taureaux, fêtes, siestes, soleil, sensualité de l'ombre d'un feuillage rivalisent avec les froideurs de l'univers urbain: rues désertes, architectures géométriques, friches industrielles, ponts d'autoroutes, néons. Spectateur solitaire, décalé, Yash Godebski dessine et peint des formes sous des angles complexes à travers le prisme de la lumière. Concevant parfois ses personnages comme des objets. Visages esquissés, cachés par un chapeau ou dans l'ombre, suggérés ou hors cadre, trahis par leur ombre ou leurs reflets. Le tout servant des compositions à la fois rigoureuses et extravagantes.